Le vieillissement de la population artisanale en France, est un enjeu stratégique pour le renouvellement du secteur : le tiers des artisans est âgé de 50 ans et plus. Sachant d’autant plus que les artisans n’anticipent que peu ou pas la transmission de leur entreprise. Dans l’artisanat, après 5 ans, 59% des créations et 77% des reprises sont toujours en activité. Ce taux de survie est de 72% en création et 89% en reprise lorsque les entreprises sont accompagnées par les services de la CMA. Afin de maintenir le savoir-faire artisanal, les emplois et assurer la pérennité et le renouvèlement des entreprises sur les territoires, la CMA agit sur la reprise et la transmissibilité des entreprises.
Plus généralement, la transmission pour toutes entreprises, qu’elles soient constituées en société ou sous le régime individuel, s’apparente à une cession d’activité qui peut prendre plusieurs formes : la vente de parts, vente de fonds, donation, etc…. Cette « cession » peut s’effectuer par transmission familiale, transmission à un ou plusieurs salariés ou par la recherche d’un repreneur externe. Dans le cadre d’un projet de transmission familiale, plusieurs options sont possibles entre la donation et pacte Dutreil mais l’accompagnement et les formalités se font principalement auprès d’un notaire.
Chaque année en France, de nombreuses entreprises ferment faute de repreneurs et ce, même si la reprise d’une activité est une alternative intéressante à la création d’entreprise. Dans ce contexte, la transmission d’entreprise doit, au-delà de l’étape majeure qu’elle représente dans la vie d’un entrepreneur, être envisagée comme un véritable enjeu stratégique et économique pour les territoires.
Chef d’entreprise, êtes-vous prêt à changer de vie ?
Réussir cette étape, repose tout d’abord sur une réflexion et analyse des raisons qui conduisent à vouloir vendre son entreprise.
Que vous envisagiez un changement d’activité ou anticipiez d’un départ à la retraite, changer de vie ne s’improvise pas.
Il est donc important de se poser les questions essentielles qui vous aideront à asseoir votre décision et mieux appréhender les étapes de la transmission : Pourquoi changer de vie ? Quelles sont mes motivations ? Suis-je prêt à passer à passer à autre chose ? Quels vont être les changements dans ma vie personnelle, dans ma vie familiale ? Quels sont mes droits à la retraite ? Quelles vont être les incidences sur mes revenus, sur mon patrimoine ? ...
Pour vous accompagner dans cette réflexion, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat met en place des réunions d’information collectives (dont certaines se déroulent en alternance avec la CCI), visant à vous informer sur les étapes clés d’une transmission réussie.Cette première étape peut également être complétée par un accompagnement cédant, avec l’un de nos conseillers spécialisés.
A l’issue de cette réflexion personnelle, il convient d’effectuer un check up complet de son entreprise basée sur l’activité, les moyens humains et financiers, les outils de production, la fiscalité, le juridique et tous les aspects qualité, sécurité et environnementaux. Ce diagnostic vous permettra d’établir les points forts et les points faibles de votre entreprise et collecter les informations nécessaires à la réflexion d’un futur repreneur.
Comment valoriser le fonds ou les parts sociales de votre entreprise ?
Si les points forts et faibles de votre entreprise servent de base dans l’évaluation de votre entreprise et vos arguments auprès d’un futur repreneur, restez vigilants ! évaluer ce qui permet d’apprécier la valeur de son entreprise ne fixe pas son prix de cession.
Dans une étude réalisée en partenariat avec la CCI des Hauts-de-France en 2019 et sur un échantillon de 203 questionnaires « cédant », dans 40% des cas le prix de cession effectif est différent de la valorisation financière initiale.
C’est donc en s’appuyant sur le diagnostic et sur les éléments financiers de l’entreprise, que le conseiller de la CMA rédige un document à l’attention du dirigeant, présentant une approche de valorisation objective de l’entreprise. Une base pour le chef d’entreprise, qui permet d’éviter des mises en vente à des prix trop éloignés du marché et de sa situation financière.
Trouver un repreneur pour la poursuite de son entreprise
Quand les étapes précédentes ont été bien conduites, le profil ou les profils de repreneurs susceptibles de s’intéresser à votre entreprise, commencent à s’affiner. Il convient donc après la rédaction de l’annonce, de choisir les différents canaux de diffusion de votre offre cédant entre les bourses d’entreprises à reprendre, les professionnels de la reprise d’entreprise, l’approche direct, …
La Chambre des Métiers et de l’artisanat, propose une publication de l’offre de cession pendant 30 mois, sur le site de la Bourse Nationale des repreneurs et cédants pour entreprendre dans l’artisanat (gérée par le réseau national des CMA, la bourse nationale recense plus de 3.000 d’entreprises à reprendre dans tous les secteurs de l'alimentaire, du bâtiment, de la production, de la transformation et des services.). Cette publication est accompagnée d’un entretien pour calibrer l’offre et définir le profil du repreneur recherché par le cédant. Le conseiller CMA réalise (pour le cédant) un dossier de présentation à l’attention du repreneur.